Christian BRUN
Centre de Recherche de l'Armée de l'air (CReA), École de l'Air, 13 661,
Salon Air, France
Cette présentation est basée sur les témoignages de 25
femmes qui ont participé sous l’uniforme, à la reconstruction de l’armée
française en Afrique du Nord, aux débarquements en Corse et en Provence, à la
libération du pays et à l’évacuation des camps de concentration en Allemagne.
Ces interviews représentent une source précieuse.
En effet, c’est la première fois[1] que des auxiliaires et des volontaires féminines s’engagent en tant que militaires dans l’Armée de l’air. De plus rares sont celles qui ont témoigné[2].
En effet, c’est la première fois[1] que des auxiliaires et des volontaires féminines s’engagent en tant que militaires dans l’Armée de l’air. De plus rares sont celles qui ont témoigné[2].
Cet échantillon est homogène et peut être considéré comme
représentatif. En effet, la plupart des témoins ont une trentaine d’années
lorsqu’elles s’engagent en tant qu’infirmières ou ambulancières entre 1943 et
1944[3].
Elles ont vécu les mêmes expériences au sein de la même section. Elles avaient
toutes rang d’officier, possédaient une formation d’infirmière et connaissaient
le milieu militaire. De plus, ces interviews réalisées à l’époque par la
section orale du Service Historique de l’armée de l’air l’ont été par les mêmes
personnes, avec la même grille d’entretien sur une période de courte durée
(entre 1980 et 1985). Enfin, ces femmes vont presque toutes œuvrer dans le
milieu caritatif au plus près des combats.
Parmi les sujets abordés par les témoins, nous n’avons
retenu que deux thèmes répondant à deux questions essentielles : quelles
sont les motivations et les attentes de ces personnels (partie 1) et à quelles
difficultés ont-elles été confrontées tout au long de leur parcours (partie 2) ?
Nous conclurons cette présentation en abordant les frustrations liées à leur
sortie de guerre, en essayant de comprendre, à travers les évolutions des
statuts depuis 1945, pourquoi, celles qui sont restées, se sont senties
rejetées socialement. Enfin, nous essayerons de montrer que la perception de
ces frustrations reste identiques entre deux générations séparées par 60 ans
(partie 3).
Nous nous appuierons donc essentiellement sur le discours
sans jamais aller au-delà de la transcription, de la restitution fidèle. Il est
en effet impossible de procéder à des comparaisons, à des analyses
approfondies. C’est le témoignage brut, sans déformation, qui sera au centre de
cette étude. Nous avons voulu, réaliser une simple approche, livrer des
sentiments, des jugements, sans nous appuyer sur des anecdotes. Toutes les
idées énoncées dans ces quelques pages sont partagées par la plupart des
témoins. Nous n’avons retenu que les « impressions de groupe »,
celles que l’on pouvait vérifier et analyser soit par recoupement soit par des
recherches bibliographiques. Cette étude ne représente que le début d’un
travail qui se veut plus large en ce qui concerne le nombre d’interviews à
analyser et les thèmes de recherche à aborder.
Les motivations
Patriotisme, sens
des valeurs, volonté de se battre et de continuer
Ces engagées mettent souvent en avant les valeurs à
défendre, le sens du devoir, tout en parlant de grandeur et de servitude. Elles
ressentent l’envie de lutter, en connaissant parfaitement la place qu’elles
doivent tenir c'est-à-dire la place qu’elles ont occupée pendant la première
guerre mondiale. Elles expliquent cette volonté, ce patriotisme, par
l’éducation reçue en mentionnant que pendant toute leur enfance, elles ont été
élevées dans une certaine idée de la France[4] et
bercées par les phrases cultes comme « mourir pour la patrie est le sort le plus beau »[5].
Ces discours ne sont pas foncièrement différents de ceux
des hommes et expriment un patriotisme aussi marqué, aussi fort[6]. En
effet, elles n’hésitent pas à dire qu’elles étaient indignées par l’avancée
allemande et que le 14 juillet 1940 était une journée de deuil.
La plupart des témoins soulignent leur désir de poursuivre
le combat et de rejoindre la
France Libre. Elles expriment leur envie de se projeter dans
la guerre afin d’apporter une contribution utile et d’être au plus près des
évènements[7].
Elles expliquent cette volonté par le fait qu’en tant qu’anti-vichystes elles
se devaient de ne pas accepter cette défaite préoccupante et qu’il était
indispensable d’agir. Ici, l’action est le principal moteur de motivation pour
rejoindre les armées. Mais tous ces témoins expliquent qu’il était impossible
de mener à bien ce plan soit parce que le départ n’était pas envisageable
puisqu’il fallait obtenir l’autorisation parentale, soit parce qu’il était
difficile de s’impliquer et d’agir en Afrique du Nord. Nous soulignerons donc
ici les discours directement hérités de l’après-guerre, le rappel constant à
cette éducation reçue et assimilée que l’on peut qualifier d’imprégnation. Mais
aussi cette accaparation de la part de ces femmes de l’idée de sauver la
« maison France ».
Agir et
participer à la reconquête.
Le sentiment qui domine également est le besoin de faire
quelque chose d’important. Ainsi, lorsqu’elles font référence à cette envie,
elles parlent toujours de participation à un effort de
guerre, d’implication directe, de contribution active : pour elles « c’est un devoir en temps de conflit ».
Les explications sont claires, si elles doivent mener des actions, elles
doivent le faire pour la France ,
elles parlent même de « service
exceptionnel ». Elles se disent toutes concernées par la guerre et
profondément affectées par l’attente et la débâcle, par le fait de se sentir
écartées de l’action. De plus, elles avaient l’impression que, les hommes étant
partis, les choses « allaient se
passer sans elles »[8].
Ces motivations sont renforcées par le sentiment
d’injustice perçu pendant cette période. Le terme « formidable vengeance » revient souvent, soit pour effacer
cette incroyable défaite, soit pour certaines, parce que le mari a été fusillé,
soit tout simplement pour se battre contre le sort.
Toutes ces femmes sont motivées pour servir et pour agir,
mais dans un cadre particulier, un cadre institutionnalisé, un cadre qu’elles
ne peuvent pas transgresser, le domaine caritatif, l’action sanitaire[9].
Elles connaissent ce domaine, elles ont été préparées culturellement,
psychologiquement et professionnellement à ces fonctions considérées comme
féminines[10]. Certaines possèdent le
diplôme d’infirmière, d’autres ont suivi une formation par l’intermédiaire de
la Croix-Rouge[11]. Ainsi, pour elles,
s’engager est le seul moyen de marier patriotisme, esprit humanitaire et
compétence. Elles revendiquent le côté « marraine de guerre » puisque, pour les femmes, il était
impossible à l’époque d’œuvrer efficacement en dehors de l’armée.
En s’engageant, elles mettent donc au service de
l’institution militaire des compétences particulières[12],
elles participent à l’effort de guerre et elles répondent à leurs propres
attentes. Elles veulent mener simplement une activité enrichissante d’un point
de vue humanitaire, évoluer dans un cadre sécurisant. Elles parlent de
dévouement et d’abnégation tout en y associant l’efficacité et la valeur de
l’action menée.
Elles ressentent également le besoin d’évoluer au plus près
de l’action. Elles veulent connaître des sensations, vivre quelque chose
d’exaltant[13]. Deux populations
ressortent, celles qui n’ont pas une âme guerrière et dont la raison de leur
engagement est « l’action pas la
guerre » et celles qui ne conçoivent l’action que dans la guerre.
L’une d’entre elle nous dit : « L’action
m’intéresse, la guerre m’intéresse, si je quitte l’armée en 1945 c’est parce
que justement je ne me retrouve plus dans un milieu qui ne bouge pas ».
C’est également l’envie de découverte et d’aventure qui
anime ces volontaires. Elles ne veulent pas rester en Afrique du Nord, elles
souhaitent intégrer le corps expéditionnaire et participer aux opérations.
Elles gardent d’ailleurs un souvenir fascinant des différents débarquements
auxquels elles ont participé.
Endogamie militaire et sentiment de perpétuer
la tradition.
La majorité de ces personnels a profondément été marquée,
influencée par la carrière militaire du père[14].
Elles ne cachent pas leur envie de continuer, de perpétuer la tradition familiale
puisqu’elles appartiennent à une lignée[15].
C’est une sorte de défi à relever. Elles se devaient d’assurer cette continuité
parce que pour certaines elles étaient filles uniques et parce que le père,
omniprésent dans les interviews, avait enfin trouvé dans sa fille un compagnon
d’arme.
Mais il n’y a pas que le père qui intervient dans les
explications, certaines sont « entraînées » par un frère ou une sœur
qui sont entrés en Résistance ou se sont engagés dans les Forces Françaises
Libres. Elles n’hésitent donc pas à dire que la famille tient une place
importante dans leur choix.
C’est cette famille proche, dont la plupart des membres
sont issus de l’armée de l’air ou du monde aéronautique, qui leur a transmis la
passion des avions et du vol. En effet, les expériences de leur père, de leur
frère ou de leur mari ont influencé leur décision en ce qui concerne le choix
de l’arme. Dans tous les cas, il semble que la motivation De s’engager
s’explique par le besoin d’être à proximité des avions. Elles sont passionnées
par la technique, par les rallies, par les raids de l’Entre-deux guerres et par
les grands noms de l’aéronautique.
C’est vers le contexte social qu’il faut se tourner afin
d’expliquer cette passion pour le vol et la technique ; c’est se rappeler que
l’Armée de l’air est une armée nouvelle, que les années d’avant guerre
correspondent aux grands exploits aéronautiques, que le domaine sportif est à
l’honneur et que les sports mécaniques connaissent un fort engouement depuis le
début du siècle.
Un besoin d’émancipation
Elles expriment également leur envie de liberté
individuelle et d’émancipation en mentionnant que tout ce qu’elles ont fait,
elles l’ont fait seules. Cette indépendance, cette volonté d’agir et de « faire ce qu’elles avaient envie de faire »,
de « montrer de quoi elles étaient
capables », ressort significativement. L’une d’entre elle
explique : « Mon engagement
était indispensable à ma vie de couple, c’était un complément indissociable. ».
Une autre mentionne qu’il lui était nécessaire de mener enfin une vie
indépendante. Mais si elles veulent porter l’uniforme c’est aussi parce que
certaines n’ont pas de qualifications reconnues et sont donc très mal
rémunérées, ou encore parce qu’étant chef de famille avec des enfants à charge
il était nécessaire de travailler, ou enfin parce que la famille peu fortunée
ne pouvait pas l’aider[16].
Donc, s’engager c’était s’assurer une autonomie financière, sortir d’un carcan
social et accéder à l’indépendance[17].
C’est le débarquement en Afrique du Nord qui sera l’élément
déclencheur en ce qui concerne la prise de décision[18]. Le fait « d’être au plus près de la guerre »
avec les troupes alliées et celles de la France Libre et de
côtoyer une armée destinée à débarquer, va réveiller et fortifier toutes les
motivations difficiles jusque là à concrétiser.
SOURCES ORALES
SHD/DITEEX Interview n° 86 : Mme Lilia DE VANDEUVRE
SHD/DITEEX Interview n° 134 : Mme Ida ROSSI-GENTY
SHD/DITEEX Interview n° 190 : Mme Anne-Marie IMBRECQ
SHD/DITEEX Interview n° 221 : Mme Jacqueline DELACHAUX
née PELLETIER-D’OISY
SHD/DITEEX
Interview n° 243 : Mme Georgette Feral
SHD/DITEEX Interview n° 269 : Mme Germaine VINCIGUERRA
SHD/DITEEX Interview n° 270 : Mme Renée PICOT-ROCHARD
SHD/DITEEX Interview n° 291 : Mme Lucienne ORTOLI
SHD/DITEEX Interview n° 294 : Mme Nelly LAINVILLE (Madame
LEMAIRE)
SHD/DITEEX Interview n° 297 : Mme Germaine GINER
SHD/DITEEX Interview n° 298 : Mme Madeleine PERIGAULT
SHD/DITEEX Interview n° 302 : Mme Monique DELAMAIN-GIRAUD
SHD/DITEEX Interview n° 306 : Mme Josiane MATHERON-CLAUSSE
SHD/DITEEX Interview n° 312 : Mme Suzanne CASTELET épouse
CHABERT
SHD/DITEEX Interview n° 312 : Mme Brigitte FUMAROLI
SHD/DITEEX Interview n° 363 : Mme Germaine
L’HERBIER-MONTAGNON
SHD/DITEEX Interview n° 382 : Mme Colette PROST-SCHOLLE
SHD/DITEEX Interview n° 402 : Mme Monique MARESCOT DU
THILLEUL
SHD/DITEEX Interview n° 415 : Mme Yvonne LE MENAGER
SHD/DITEEX Interview n° 567 : Mme Nicole VINCENT-LOUIS
SHD/DITEEX
Interview n° 657 : Mme Aliette FLANDIN-CASSE
BIBLIOGRAPHIE
D’ASSAILLY
Gisèle, S.S.A., Journal d’une conductrice
de la Section
Sanitaire Automobile, René Julliard, Paris, 1945, 210 p.
BERGERE
Marc, CAPDEVILA Luc (sous la dir.), Genre
et évènement ; Du masculin et du féminin en histoire des crises et des
conflits, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2006, 168 p.
BUROT-BESSON
Isabelle, CHELLIG Nadia, Les enjeux de la
féminisation du corps des médecins des armées, Les Documents du C2SD,
Paris, 2001, n° 41, 219 p.
CAPDEVILA
Luc, La mobilisation des femmes dans la France combattante
(1940-1945),
CAPDEVILA
Luc, Le mythe du guerrier et la
construction sociale d’un « éternel masculin » après la guerre,
Revue Française de Psychanalyse, n° 2, pp. 607-623.
FRIANG
Brigitte, Regarde-toi qui meurs,
Robert Laffont, Paris, 1972, 450 p.
GODINEAU
Dominique, De la guerrière à la
citoyenne. Porter les armes pendant l’Ancien Régime et la Révolution française,
CLIO, Armées, n° 20/2004, pp. 43-69.
GUIDEZ
Guylaine, Femmes dans la guerre 1939-1945,
Perrin, Paris, 1989, 346 p.
L’HERBIER-MONTAGNON
Germaine, Cap sur une étoile, Edition
Subervie, Rodez, 1961, 125 p.
CAIRE
Raymond, La femme militaire des origines
à nos jours, Les Editions Lavauzelle, Paris-Limoges, 1981, 361 p.
JEAN-DARROUY
Lucienne, Les Françaises dans la guerre,
Vie et mort de Denise Ferrier, Georges Dinesco, Alger, 1945, 144 p.
JOLY
Vincent, Note sur les femmes et la
féminisation de l’armée dans quelques revues d’histoire militaire, CLIO,
Armées, n° 20/2004, pp. 135-145.
LORIOT
Daniel, FRIEDMANN Guy, BENKARA Leïla, Métiers
de la défense, le choix des femmes, Les Documents du C2SD, Paris, 2001, n°
43, 207 p.
MONSUEZ
Jean-Jacques, Les sections sanitaires
automobiles féminines, Revue Historique des Armées, 2007, n° 247, pp.
99-113.
PERROT
Michèle, Les femmes ou les silences de
l’histoire, Paris, Flammarion, 1998.
RAPHEL
Christian (sous la dir.), Soutien des
personnels militaires féminins engagés sur des théâtres d’opérations
extérieures et de leurs famille, Les Documents du C2SD, Paris, 2002, n° 51,
53 p.
SORIN
Katia, Femmes en armes, une place
introuvable, L’Harmattan, Paris, 2003, 239 p.
TIMBAL
Jean, L’ambulance médico chirurgicale de
l’air 401 d’Alger à Mengen. Octobre 1943-juillet 1945, Médecine
aéronautique et spatiale, 2005, volume 46, n° 169, pp. 9-13.
[1] GUIDEZ Guylaine, Femmes dans la guerre 39-45, Perrin,
Paris, p. 124.
[2] CAPDEVILA Luc, La mobilisation des femmes dans la France combattante
(1940-1945), CLIO, n° 12/2000, Le genre de la nation, p. 5.
[3] CAPDEVILA Luc, La mobilisation des femmes dans la France combattante
(1940-1945), CLIO, n° 12/2000, Le genre de la nation, p. 4.
[4] FRIANG Brigitte, Regarde-toi qui meurs, une femme dans la
guerre, Robert Laffont, Paris, 1972, p. 34.
[5] RAPHEL Christian, (sous la
dir.), Soutien des personnels militaires
féminins engagés sur des théâtres d’opérations extérieures et de leur famille,
Les Documents du C2SD, Paris, 2002, n° 51, p. 9.
[6] GODINEAU Dominique, De la guerrière à la citoyenne. Porter les
armes pendant l’Ancien Régime et la Révolution française, CLIO, Armées, n°
20/2004, p. 58.
[7] GUIDEZ Guylaine, Femmes dans la guerre 39-45, Perrin,
Paris, p. 127.
[8] GUIDEZ Guylaine, Femmes dans la guerre 39-45, Perrin,
Paris, p. 113.
[9] RAPHEL Christian, (sous la
dir.), Soutien des personnels militaires
féminins engagés sur des théâtres d’opérations extérieures et de leur famille,
Les Documents du C2SD, Paris, 2002, n° 51, p. 9.
[10] BUROT-BESSON Isabelle,
CHELLIG Nadia, Les enjeux de la
féminisation du corps des médecins des armées, Les Documents du C2SD,
Paris, 2001, n° 41, p. 20.
[11] GUIDEZ Guylaine, Femmes dans la guerre 39-45, Perrin,
Paris, p. 113.
[12] SORIN Katia, Femmes en armes, une place
introuvable ?, L’Harmattan, Paris, 2003, p. 10.
[13] RAPHEL Christian, (sous
la dir.), Soutien des personnels
militaires féminins engagés sur des théâtres d’opérations extérieures et de
leur famille, Les Documents du C2SD, Paris, 2002, n° 51, p. 9.
[14] BUROT-BESSON Isabelle,
CHELLIG Nadia, Les enjeux de la féminisation du corps des médecins des armées,
Les Documents du C2SD, Paris, 2001, n° 41, p. 51.
[15] L’HERBIER-MONTAGNON Germaine,
Cap sur une étoile, Edition Subervie,
Rodez, 1961, p. 29.
[16] CAPDEVILA Luc, La mobilisation des femmes dans la France combattante
(1940-1945), CLIO, n° 12/2000, Le genre de la nation, p. 6.
[17] BUROT-BESSON Isabelle,
CHELLIG Nadia, Les enjeux de la féminisation
du corps des médecins des armées, Les Documents du C2SD, Paris, 2001, n°
41, p. 51.
[18] CAIRE Raymond, Les femmes militaires des origines à nos
jours, Les Editions Lavauzelle, Paris-Limoges, 1981, p. 77.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire