Christian BRUN
Centre de Recherche de l'Armée de l'air (CReA), École de l'Air, 13 661, Salon Air, France
Considérations sur la
Conduite des Aéroplanes
---
Par
P. CLAVENAD
Officier aviateur
---
1911
---
L’article
ci-dessous a été tiré d’un fascicule écrit en 1911 par P. Clavenad, lieutenant
au 8e Chasseurs à pied et Officier aviateur. Il est intéressant car
il est probablement un des tout premiers traités psychotechniques portant sur
la sélection (choix) des élèves-pilotes au début du XXe siècle. En
effet, il aborde le problème des appréciations hiérarchiques quant à l’aptitude
au pilotage des candidats et propose que le choix des individus doit être
laissé à l’appréciation « professionnelle » des chefs qui sont les
plus à même de juger des aptitudes des subordonnés.
Il
souligne également que la pratique automobile peut être un atout dans la prise
de décision et la rapidité d’exécution, mais il estime que cette constatation
peut s’appliquer à la pratique suivie et
réussie de tout sport. En revanche, il pense que l’étude approfondie des
moteurs, des lois scientifiques en général et des notions mécaniques en
particulier, sont des disciplines secondaires dans le cursus pédagogique des
élèves-pilotes. Pour Clavenad, les cours théoriques ne sont donc pas
indispensables, l’objectif essentiel est de leur apprendre à voler.
Le
texte nous apporte également quelques informations intéressantes sur la
différence entre les aptitudes et les connaissances, sur l’origine des premiers
pilotes et sur les connaissances médicales de l’époque en ce qui concerne la
prise de décision et la vitesse d’exécution.
Lorsque quelqu’un parle de son désir de
faire de l’aviation et de devenir pilote d’aéroplanes, il se voit tout d’abord
poser par tous cette question : Avez-vous fait de l’automobile ?
Il semble donc que la pratique de ce sport
soit absolument nécessaire à tout candidat pilote, et il est intéressant de se
demander, au point de vue de l’instruction à donner aux futurs aviateurs, s’il
y a lieu de leur faire suivre d’abord des cours théoriques et pratiques d’automobilisme.
Il y a seulement quelques mois, ces
préliminaires semblaient indispensables, car il n’existait aucun exemple
d’aviateur n’ayant pas conduit de grosses voitures.